La vie quercynoise N°3774 du jeudi 15 mars 2018

Depuis 2002, l’artothèque s’est dotée d’un fond d’œuvres d’art conséquent comptant plus de 850 œuvres de 300 artistes : sorte de photographie de l’humanité des arts.
Les locaux de l’artothèque, mardi 6 mars, fourmillaient de curieux, d’amateurs d’art, d’un public interrogatif ou émerveillé venus découvrir les 27 acquisitions de l’année 2017. Géraldine Gagnard, chargée de mission et responsable des arts visuels, aux côtés d’Étienne Remuhs, médiateur et régisseur de l’artothèque, ont dû faire des choix cornéliens parmi la centaine de dossiers reçus. Mais ils ne sont pas les seuls décideurs, puisqu’un comité d’acquisition travaille toute l’année, pour effectuer une présélection en accord avec la ligne artistique menée. Accrochées au mur, sur une table d’exposition, toutes les œuvres étaient visibles pour les visiteurs d’un soir. Les techniques de ces dernières acquisitions sont très diverses : aquarelle, lithographie, aquarelle, collage, encre, plume, acrylique, sérigraphie, eau-forte, puzzle, linogravure, même les billets de banque deviennent des créations artistiques. Aujourd’hui les artistes manient, possèdent tant de techniques qu’ils n’hésitent pas selon leur approche, leur inspiration à les mêler entre-elles, ce qui donne des résultants étonnants tant par l’expression, les textures, la symbolique forte qui s’en dégage.
Impossible ce soir-là de présenter une à une les créations, aussi Étienne Remuhs a présenté le travail assez original sur la démarche que sur le traitement artistique d’Erwan Venn et Anne-Laure Sacriste. Erwan Venn, par le biais de sa propre histoire familiale où il découvre des ancêtres qui auraient collaboré avec l’Allemagne nazie, va se plonger dans les négatifs laissés par son grand-père tentant de retrouver « une photographie familiale de cette époque ». Peu à peu il en retrace l’histoire. Puis, grâce au travail de retouche numérique, il fait disparaître les corps ne laissant visible sur les photos que les vêtements des gens, qui semblent flotter dans le temps… Peut-être est-ce une volonté d’exprimer la difficulté d’hériter d’un pan de l’histoire bien sombre dans lequel il ne se reconnaît pas. Une autre artiste, un travail tout à fait différent : Anne-Laure Sacriste a composé un Ikebana, grand format 117×80, aux branchages noirs, réalisé en eau-forte imprimée en taille d’épargne. Un travail subtil, tout en finesse, courbe, entrelacs, une réalisation très soignée d’ornement floral aux courbes délicates rappelant fortement des expressions de l’art japonais.
L’artothèque, grâce à ce fond d’œuvres très divers, est en quelque sorte une histoire vivante des courants artistiques des années 60 à nos jours. Les missions de l’artothèque sont multiples : permettre à des artistes d’être accompagnés ou d’envisager des partenariats avec les écoles. Pour exemple ce projet commun avec le collège Gambetta : « les nouveaux collectionneurs », qui sera une 1re pour le département. Les élèves d’une classe de 4e vont devenir des acquéreurs d’œuvres d’art tout en découvrant l’art et ses moyens d’expression.
Le site internet de l’artothèque vient d’être remanié. La visite est plus intuitive, toutes les œuvres sont numérisées, avec un descriptif dédié, l’internaute découvrira les nombreux partenaires qui s’associe aux activités, ainsi que les ateliers et les expositions…
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS
Site internet :artotheque.lot.fr