La Vie Quercynoise n°3758 du jeudi 23 novembre 2017

Le jeune photographe de Pradines, non loin de Cahors dans le Lot, s’émerveille devant les petits miracles de la nature. À 27 ans, il est déjà lauréat d’un premier prix de photographie international.
Depuis 3 ans environ, Martin Taburet, installé à Pradines, à deux pas de Cahors dans le Lot, a acquis une belle renommée dans le milieu photographique. Si ses débuts ne le prédestinaient pas à la photo, c’est un parcours assez atypique qui l’a lancé dans ce métier. Ce jeune homme de 27 ans, passionné, curieux, pugnace, patient et observateur… a développé un style de photo, apportant un caractère original, un regard bienveillant teinté d’émerveillement, tout en réinventant parfois, les angles, la composition, la mise en scène, évitant ainsi que les clichés deviennent vite banals. Pas d’images avec le sentiment de déjà-vu dans toutes les photos de Martin Taburet, que ce soit dans les domaines de l’animalier, du patrimoine, du sport, des paysages, des mariages. Il accorde un soin particulier à les rendre unique, à créer un univers bien particulier et quelquefois original. C’est certainement pour ces raisons qu’il a obtenu de nombreux prix et 5 nominations lors de concours nationaux ou internationaux. En septembre dernier, il est revenu avec un 1er prix d’un concours international, où il s’est distingué, parmi quelque 540 photographes de 17 nationalités différentes.
Du bac S à la photo
Martin Taburet se définit comme une personne qui aime s’émerveiller devant les petits miracles de la nature et les rencontres surprenantes avec la faune quand il part des heures durant observer la campagne lotoise. Sa passion de la photo, son amour pour la nature ne sont pas venues du jour au lendemain. « Quand j’étais tout petit, mes parents me trimbalaient partout dans le Lot, raconte-t-il. Et ils nous ont fait faire à ma sœur et moi beaucoup de plein air, de la spéléo, des randonnées en montagne. Je pense que tout ça m’a un peu formaté, j’ai été vite sensible à la nature. Et quand j’observais les animaux dehors, ça me faisait toujours quelque chose. Ça me touche, plus que d’autres problématiques. Du coup je me suis dirigé là-dedans par le biais des études. J’ai commencé par un bac S, et je suis parti en BTS à Carcassonne en protection et gestion de la nature, dans un lycée agricole. Et c’est là que j’ai eu le déclic pour la photo ». Qui aurait pensé que ce soit un chasseur présentant, aux étudiants de 1re année un diaporama, résultant d’un travail de stage sur les grands tétras qui puisse insuffler à Martin Taburet la passion de la photo. Cette rencontre l’a beaucoup marqué. Il se rappelle. « Dans la foulée j’ai acheté mon premier appareil, un bridge. La passion est devenue vite dévorante. Dès que je suis arrivé aux limites de mon appareil, j’ai tout revendu pour acquérir mon premier reflex. Je lisais beaucoup de magazines, je m’inspirais des tutos sur internet et je mettais en pratique sur le terrain tout ce que j’avais appris. J’ai fini mon BTS, et je voulais passer un concours pour entrer chez les gardes forestiers. » Mais c’est un tout autre chemin qui va s’offrir à lui.
Professionnalisation
La photo prend dans sa vie de plus en plus de place. Il commence à recevoir quelques prix, des nominations à des concours sur les thématiques de l’animalier. Des amis lui demandent de faire des photos pour des événements. Puis c’est l’agence de communication Eurê-K qui le remarque. Elle souhaite travailler avec lui mais il doit pour cela s’installer en tant que photographe. Voilà comment sa carrière a commencé. « C’est à partir de là que j’ai créé ma structure. Et c’est parti, j’ai rencontré de plus en plus de professionnels, mon travail a plu. J’ai été de plus en plus sollicité. Aujourd’hui, après 3 ans d’activité, ma fonction a pris une autre dimension, donc je suis très heureux. Tout ce que j’ai appris, je l’ai appris tout seul en m’intéressant à la photo, en travaillant sur le terrain, en me confrontant au milieu professionnel. Et je me suis rendu compte que la photo, ce n’était pas seulement de la technique. Il faut être bon en communication, commercialement, faire beaucoup de social, il faut écouter les gens » précise Martin Taburet.
Un autre regard
Le photographe est conscient qu’il fait un métier passionnant. Même si des thématiques sont pour lui plus inspiratrices que d’autres, il met toujours un soin distinctif et personnel à la composition de la photo, essayant d’apporter un regard nouveau sur les scènes qu’il saisit. « Prendre une photo est pour moi un moyen d’expression et j’accorde une grande importance à préserver l’authenticité et l’émotion des instants vécus » souligne-t-il dans sa présentation sur son site internet. Les photos de mariage, du patrimoine, de naissance, de nature prennent un caractère atypique dès que le regard de Martin Taburet doit en exprimer la sensibilité. Il aime faire transparaître toute la palette des sentiments dans l’image du moment et cela se ressent dès le premier regard sur la photo. À coup sûr, il va continuer de nous étonner car il y a des domaines qu’il n’a pas encore expérimentés.
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS
Site internet : www.martin-taburet.fr et sa page Facebook : Martin Taburet Photographe.