Actu Lot n°3907 du jeudi 1er octobre 2020
Le photographe Jean-Pierre Février, installé à Castelnau-Montratier dans le Lot, fait le lien entre le Lot et la Corse avec ses photos.
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS
Il est des personnes bien implantées sur le territoire du Lot, connues au-delà de nos frontières et qui ne sont pas pourtant sous les feux de la rampe. Réservé, précis, rigoureux et passionné voilà en quelques mots comment on pourrait définir le photographe Jean-Pierre Février, installé à Castelnau-Montratier dans le Lot. Il a été actif auprès de quelques événements connus comme « Donner à voir » qui se déroulait à Cahors et il a participé à différentes expositions.
Originaire de la Vienne, en réalisant un reportage de mariage, il rencontre pour la première fois le Lot en 1987. Plus tard il vient s’y installer, dans les années 2000, et savoure depuis les charmes du Quercy-Blanc. Le club flaugnacois « Quercy Images » lui doit sa création en 2008.
Jean-Pierre Février partage sa vie entre la Corse, son second port d’attaches, et le Quercy.
De la photo au livre

En 2014, il édite un premier livre « Muna » sur un village Corse. 2017, un second ouvrage reliant la Corse et le Quercy voit le jour : « Miroirs ». Les photos des sculptures de Marc Petit sont par un jeu de miroir confrontées à celles des arbres noueux, tortueux multicentenaires du célèbre parc Lazaret en Corse.
« Je suis resté vivre en Corse durant 5 ans » explique Jean-Pierre Février, avec nombre d’anecdotes autour de ses projets photographiques. Il continue :
« je me souviens qu’en 2005 au musée Henri-Martin à Cahors, j’ai vu pour la première fois les œuvres de Marc Petit. J’ai été interpellé, ça m’a marqué profondément ».
Sous l’œil du photographe, les premières images des sculptures sont alors « immortalisées ».
Autour des œuvres de Marc Petit
Lors de la dédicace de son premier livre photo, sur le village de Muna, il fait la connaissance de François Ollandini, propriétaire du parc Lazaret Ollandini d’Ajaccio où il y a des œuvres de Marc Petit. En photographe passionné, il se rend dans ce parc. Il avoue que la première fois, il n’a fait aucune photo, pour mieux découvrir les luminosités, les angles de vue, l’atmosphère. Puis ensuite il a commencé à venir faire des photos.
En parallèle il découvre le parc des Milleli, un domaine où se trouve une grande partie de l’oliveraie de la famille Bonaparte. Il y trouve beaucoup de chênes, d’oliviers, aux formes torturées. Son projet de deuxième livre, prend forme. Les deux séries de photos, des sculptures de Marc Petit et des arbres aux formes noueuses sont en véritables symbioses. Jean-Pierre Février propose alors à son éditeur une maquette du livre « Miroirs » qui le convainc et François Ollandini en fera la préface. Une belle reconnaissance.
Avec la crise sanitaire ambiante, comme beaucoup de secteurs d’activité, le monde de l’édition est durement touché. Jean-Pierre Février qui prévoyait d’éditer « Milleli », la suite du livre « Miroirs » axé sur les impressions minérales et végétales du parc, n’a pas pu se concrétiser.
L’école de la photo
Depuis tout jeune, il s’est initié à la photo grâce à un cousin. Mais c’est au service militaire que Jean-Pierre Février apprend le métier.
Ensuite il rentre dans un laboratoire professionnel mais lors du rachat par Kodak, tous les emplois-cadres sont supprimés. Donc en 1989, il s’installe à son compte dans la Vienne.
2 000, arrive l’épisode lotois, où il vient s’installer à Castelnau-Montratier. Pour lui, en matière de photographie « il faut avoir le regard dès le début. Tourner autour du sujet, appréhender différents angles ». Les photographies en rafales, rester statique, l’œil toujours collé à l’œilleton n’est pas de son goût.
« Je ne photographie pas pour photographier. Il faut être comme un peintre avec son chevalet. Il voit le paysage mais il n’en prendra qu’une partie. Le peintre ne mettra pas tous les détails. En matière de cadrage c’est pareil » explique-t-il.
La bonne photo
Jean-Pierre Février travaille essentiellement des photos en noir et blanc, dans des formats 40 x 50 sur du papier de haute qualité. Pour le photographe, le facteur chance est une des dominantes en photographie après le regard, le cadrage et le sujet.
La bonne photo est d’être au bon endroit, au bon moment.
Son univers :
« la nature, le minéral et végétal. Sur les matières, j’aime beaucoup essayer de la faire revivre par la photo. J’ai une sorte de quête un peu mystique ».
Loin de tous les réseaux sociaux, le photographe amoureux de la nature, du patrimoine, continue ses voyages photographiques. Mais si vous souhaitez découvrir son univers photographique rendez-vous sur sa page Flickr.
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS