Site Internet vendredi 10 juillet 2020 Actu Lot / La vie quercynoise n° 3895 du jeudi 16 juillet 2020
Le retour de la nature en ville est un projet porté par la ville de Cahors qui souhaite bien déployer différentes actions afin de préserver la biodiversité.
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS
La ville de Cahors continue de s’inscrire dans la dynamique de la transition écologique. Différentes actions et expérimentations sont menées. Fin juillet des moutons vont investir Labéraudie et la plaine du Pal à Cahors.
Durant la période de confinement, les espaces verts de la ville ont repris leurs droits laissant des espèces qui avaient disparu depuis 1845, refleurir à nouveau. Alors, même si la Ville de Cahors est inscrite dans une démarche de transition écologique, bien avant l’heure, cette crise sanitaire a renforcé la prise de conscience de l’urgence environnementale. De mars à juin, une expérimentation a été menée sur la ZAC de Labéraudie.
L’expérimentation sur zone
Pendant la période de confinement, l’absence d’intervention humaine sur les zones végétalisées habituellement entretenues par le service des espaces verts de Cahors a laissé la nature s’épanouir un peu partout en ville. L’apparition d’orchidées sauvages, achillées, marguerites et autres fleurs des champs ont conduit la Ville à saisir l’opportunité de ce retour spontané de la nature dans les espaces urbains pour expérimenter un entretien semi-naturel des espaces verts sur la zone d’activités de Labéraudie en pratiquant le fauchage tardif. Le principe : privilégier un fleurissement naturel et végétal plus libre, afin de préserver les zones d’apparence naturelle et de favoriser le retour de la biodiversité mais aussi de préserver les espèces protégées. Après avoir laissé le temps à la végétation sauvage de prospérer et de monter en graines, les équipes des espaces verts ont fauché fin juin les herbes hautes de l’avenue Maryse-Bastié.

Un bilan positif
Après ces mois d’expérimentation, le maire Jean-Marc Vayssouze-Faure, Catherine Bonnet (adjointe en charge des espaces verts), Johann Vacandare (adjoint en charge de la transition écologique), Christian Maquin (responsable des espaces verts), Denis Pomier (responsable des jardins secrets) se rendaient sur la ZAC de Labéraudie pour faire un premier bilan qui s’avère très positif. « En milieu urbain il y a beaucoup de faune et de flore. Aujourd’hui il est essentiel de l’appréhender avec un autre regard. Cette faune et flore doivent être mieux connues d’où l’importance de s’approprier et de s’intéresser à la flore en milieu urbain » soulignait Jean-Marc Vayssouze-Faure. Sollicité en tant que conseil et appui technique sur ce projet expérimental, le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées a réalisé un inventaire des espèces végétales de la zone de Labéraudie début juin. Les résultats mettent en avant 135 espèces végétales observées, dont certaines « remarquables » méritant une attention particulière dans cette zone urbanisée, comme la scabieuse pourpre qui n’avait pas été identifiées dans le Lot depuis au moins 1845.
Ces premiers résultats confirment la réintroduction naturelle d’espèces végétales et de la faune associée comme les insectes pollinisateurs. Ce type d’action est donc salutaire pour la préservation de la biodiversité. Fort de cette expérience la ville de Cahors souhaite pérenniser cette action.
Des moutons en ville
Parallèlement à cette expérimentation, une entreprise d’éco-pâturage a été consultée pour étudier la possibilité de développer une pratique de tonte 100 % naturelle en ville. Les moutons se rendront dans des espaces spécifiques où les agents techniques ne peuvent aller. Les premières brebis devraient arriver dès le 20 juillet. « Monsieur Mouton » basée à Bio à Gramat, entreprise spécialisée en éco-pâturage, interviendra à deux endroits : au terrain de motocross (9000 m²) situé à l’arrière de la zone de Labéraudie, en bordure du Lot, du 20 juillet au 15 août. Et au terrain de l’ancienne laiterie (7400 m²), situé plaine du Pal, du 16 août au 11 septembre. L’entreprise met à disposition les moutons, de race Caussenard, reconnaissable aux lunettes noires et des Solognotes, une race spécialisée dans l’entretien des espaces verts. Elle assure aussi la mise à disposition de la clôture, du filet électrique et de la surveillance physique des moutons pour veiller à leur bonne santé.
Cette démarche qui aura valeur de test, si les effets sont concluants, pourra être déployée sur d’autres terrains, notamment ceux difficiles d’accès.
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS