Lot. Victor Dercksen, natif de Cahors, part pour une grande aventure en Antarctique

Actu Lot – La vie quercynoise n°4011 du jeudi 29 septembre 2022

Victor Dercksen, Compagnon du Devoir originaire de Cahors, part pour une mission d’un an en Antarctique où il assurera l’entretien mécanique de la base Dumont-d’Urville au Pôle Sud.

© Marie-Françoise Plagès
Victor Dercksen, natif de Cahors, dans le Lot, va passer un an en Antarctique © Pixabay.

À 27 ans, un Cadurcien pure souche, Victor Dercksen, Compagnon du Devoir mécanicien, va entamer d’ici la fin de l’année 2022, la grande aventure Antarctique, en Terre Adélie au Pôle Sud.

C’est par le biais de l’Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV) que cette opportunité s’est présentée. Durant plus d’un an, il fera partie de l’équipe qui assurera la partie logistique sur la base Dumont-d’Urville, base scientifique française située sur l’île des Pétrels, en Terre Adélie.

En été, cette base en bord de mer connaît des températures allant de 0° à -20° avec une population d’environ 80 personnes et en hiver, les températures oscillent entre -20° et -30° et environ une vingtaine « d’hivernants ».

Victor Dercksen, Compagnon du Devoir mécanicien, va partir d'ici la fin de l'année 2022 au Pôle Sud.
Victor Dercksen, Compagnon du Devoir mécanicien, va partir d’ici la fin de l’année 2022 au Pôle Sud. (©DR)

Parcours de Compagnon

Passionné par les vieilles machines, Victor Dercksen découvre, alors qu’il était tout jeune, la mécanique dans une association qui restaure du matériel agricole et industriel.

« Utiliser son métier comme moyen de rencontrer des gens, de voyager, de s’exprimer, d’échanger, me plaît beaucoup. Cela donne un sens au métier que je fais »

À l’âge de 18 ans, Victor Dercksen cherche à faire une formation professionnelle. En se renseignant sur les divers cursus, ce sont les Compagnons du devoir qui l’attirent. De là, il s’inscrit à la maison des Compagnons à Rodez et commence sa formation en mécanique.

Victor Dercksen a démarré à Colomiers en mécanique travaux publics et manutention. Au fil des années, il s’est confronté à différentes facettes du métier de mécanicien… Spécialisé dans la maintenance, la mécanique et l’hydraulique, il finit son tour de France de Compagnon en 2017, à Plouigneau, dans l’entreprise B2MH où il présente sa pièce de réception : un banc de test hydraulique qui représente 850 heures de travail.

Fort d’acquis (CAP mécanique, bac pro maintenance, BTS…), de compétences et d’expérience, il enseigne à son tour, comme formateur en mécanique dans un CFA des Compagnons du devoir, à Albi.

Mais déjà commence à poindre l’idée de voyage… « J’ai rencontré pendant ma formation des personnes différentes et intéressantes. L’idée du voyage chez les Compagnons est bien présente et c’est très enrichissant en termes d’ouverture d’esprit. Utiliser son métier comme moyen de rencontrer des gens, de voyager, de s’exprimer, d’échanger, me plaît beaucoup. Cela donne un sens au métier que je fais » fait ressortir Victor Dercksen de son parcours un peu atypique.

Le projet se dessine

Le jeune aventurier avoue : « l’idée de partir au Pôle Sud me trotte depuis un an. Le film « La Marche de l’empereur » m’a touché. De voir les paysages purs, démesurés, et le cadre en lui-même du Pôle Sud m’ont séduit. Puis un autre compagnon a raconté son expérience d’un an sur la base Dumont-d’Urville, en tant que mécanicien de précision ». Ce retour très positif ne fait que conforter la décision de Victor Dercksen.

Mais à cela se rajoute également le fait que des missions au Pôle Sud oeuvrent pour l’écologie. « Il y a beaucoup de recherches sur le climat et pour moi cela fait sens par rapport à tout ce à quoi on est confronté aujourd’hui » affirme avec conviction Victor Dercksen.

Mission Pôle Sud

Maintenant qu’il est décidé à partir dans ces contrées lointaines, plutôt hostile pour l’homme, Victor cherche sur le site de l’Institut Paul-Émile Victor, un poste qui pourrait lui convenir. Les missions scientifiques au Pôle Sud sont basées sur un format qui se répète chaque année. Elles permettent aux scientifiques de faire de la recherche et sont constituées d’une partie scientifique et d’une partie logistique.

En Terre Adélie, un emploi correspond à ses compétences. S’ensuivent toutes les démarches pour postuler qui ont été fructueuses puisqu’il décroche l’entretien d’embauche, puis est convoqué pour des examens médicaux et psychologiques afin de tester la capacité de vivre en petits groupes.

Cependant, impossible de partir sans une préparation drastique. L’Institut Paul-Émile Victor organise sur une semaine, fin septembre, avant le départ des nouvelles recrues, un séminaire de préparation au voyage. Et, en fonction du poste occupé, chaque personne a des formations spécifiques.

En plus de son travail qu’il assurera 6 jours par semaine, avec notamment la surveillance des groupes électrogènes et la « fabrication » de l’eau, Victor Dercksen s’est porté volontaire pour la lutte contre les incendies.

Quelques produits locaux bien quercynois, des livres, un accordéon… seront les bienvenus pour les longues soirées hivernales

Victor Dercksen va vivre pendant un an au Pôle Sud.
Victor Dercksen va vivre pendant un an au Pôle Sud. (©icrane by Pixabay)

Le voyage

Avant le départ, une grande partie administrative incombe à chacun.

Mi-juillet 2022, Victor Dercksen a dû préparer 3 cantines d’environ 40 kg d’effets personnels qui sont parties en bateau direction la base Dumont-d’Urville.

Une fois là-bas pas question de faire demi-tour, il faut tout prévoir pour passer une année de manière sereine. Alors, quelques produits locaux bien quercynois, des livres, un accordéon… seront les bienvenus pour les longues soirées hivernales.

Tout ce qui concerne la nourriture et l’habillement sur mesure est pris en charge par l’institut. Dès que le top départ est donné, direction la Tasmanie, avec un trajet en avion de plus de 20 h, qui précède le voyage en bateau vers la base Dumont-d’Urville qui dure entre 5 à 6 jours. À en croire les voyageurs de l’extrême, c’est la partie la plus fabuleuse. Donc, effectivement l’appareil photo est de rigueur pour immortaliser les éventuelles rencontres avec les baleines ou iceberg.

« Je suis serein et confiant et il me tarde un peu de vivre cette aventure » s’enthousiasme Victor Dercksen.

Avec quelques photos et témoignages, gageons qu’il saura bientôt nous faire découvrir et aimer ces vastes étendues.

MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS

La base Dumont-d’Urville

Dumont-d’Urville est la station historique française. Station ouverte en 1956, elle porte le nom du premier Français à avoir posé le pied en Antarctique. L’île des Pétrels, sur laquelle elle fut construite, se situe sur la côte de la Terre Adélie, un territoire administré par les Terres Australes et Antarctiques Françaises.
La station est un véritable campus scientifique avec une cinquantaine d’installations : lieux de vie, laboratoires de recherche et locaux techniques.

Source : https://institut-polaire.fr

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