Médialot dimanche 3 mai 2020, la vie quercynoise vendredi 1er mai 2020
Barry Wordsworth, chef d’orchestre anglais installé dans le Lot, et le Royal Opera House ont souhaité un joyeux anniversaire en chanson au captain Tom Moore.
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS
Le captain Tom Moore est devenu un héros en Angleterre. Ce rescapé du coronavirus Covid-19 a fêté ce jeudi 30 avril 2020 ses 100 ans. Barry Wordsworth, chef d’orchestre anglais installé dans le Lot, lui a souhaité un joyeux anniversaire avec le Royal Opera House.
Le captain Tom Moore récolte à lui tout seul plus de 31 millions de livres pour les soignants de son pays
Depuis plus de 25 ans, le chef d’orchestre anglais, Barry Wordsworth, est venu s’installer au cœur du Quercy-Blanc. Et une belle histoire d’amitié s’est nouée au fil des ans avec les habitants de la commune de Sainte-Alauzie. Bien sûr il n’est pas resté insensible au charme du moulin de Boisse et s’est engagé avec des amis musiciens à donner des concerts au profit de l’AMBC. À l’heure actuelle, où il avait prévu de revenir dans les terres quercynoises, Barry Wordsworth se retrouve confiné en Angleterre. Sa déception de ne pouvoir redescendre dans le Lot, son territoire de coeur, est grande mais fort heureusement de belles actions peuvent naître de ce confinement mondial forcé.
Les journaux du monde entier ont relayé largement la prouesse du Captain Tom Moore, qui a forcé l’admiration et le respect. Ancien soldat, atteint par le Covid-19, à 99 ans, il en réchappe. Pour remercier le personnel soignant, aussitôt guéri, il entreprend un défi afin de récolter des fonds. Son enthousiasme, son dynamisme, ont fait qu’un tsunami de fonds est venu saluer l’engagement de cet homme : il a récolté à lui seul plus de 31 millions de livres. Ainsi il est devenu le nouvel héros des Britanniques.
A l’aube de ces 100 ans, c’est toute une nation qui a voulu lui rendre hommage. Contacté pour orchestrer un « happy birthday » digne du Captain Tom, Barry Wordsworth compose un arrangement et le propose à tous ses musiciens et chanteurs confinés, du Royal Opera House. Par le biais des moyens techniques que l’on maîtrise mieux maintenant que tout le monde est confiné, un clip vidéo a été réalisé rassemblant plus de 100 personnes pour chanter à l’unisson « happy birthday ». Barry Wordsworth nous raconte cette aventure.

Pouvez-vous nous expliquer comment le projet s’est formé pour faire le clip vidéo ?
Barry Wordsworth : Le chœur et l’orchestre sont toujours restés en contact pendant cette période de confinement. Et ils souhaitaient enregistrer un hommage au capitaine Tom pour marquer son incroyable exploit de collecte de fonds pour le National Health Service. J’ai écrit cet arrangement et avec l’aide de Tony Rickard qui est bibliothécaire au Royal Opera House. Nous avons envoyé des copies séparées à tout l’orchestre et au chœur afin qu’ils puissent s’enregistrer individuellement. Chacun a enregistré avec l’équipement qu’il possédait. Parfois c’était juste un téléphone portable. Ensuite les enregistrements ont été envoyé à l’un de nos violonistes qui a mixé l’ensemble.
Combien de musiciens, chanteurs et techniciens se sont mobilisés ?
Barry Wordsworth : Il y avait plus de 60 musiciens et environ 50 chanteurs, un directeur technique et un technicien au mixage.
Qu’est-ce qui vous a motivé de participer à un tel projet ?
Barry Wordsworth : J’étais très heureux d’avoir été invité à le faire par un groupe de musiciens avec qui je travaille depuis de nombreuses années. Et la réussite du capitaine Tom m’a rappelé un dicton que mon père m’a appris enfant « rappelez-vous toujours que le plus long des voyages commence toujours par un premier pas ». Qui aurait pu imaginer qu’il accomplirait autant, à 100 ans, en se promenant dans son jardin.
C’est une source d’inspiration pour nous tous, et la musique et les arts doivent généralement refléter ce qui est important dans nos vies.
Comment décririez-vous la situation actuellement pour les arts en général en Angleterre ?
Barry Wordsworth : La situation est très préoccupante pour les arts du spectacle et l’avenir très difficile à prévoir. Nous continuons, même confinés, d’aiguiser nos compétences et de trouver des projets pour lesquels nous n’avons jamais pris le temps. Mais sans la stimulation de jouer en « direct » devant un public, la vie d’un musicien peut ressembler comme à une existence stérile. Tout le monde attend et retient son souffle pour de meilleures nouvelles.