Actu Lot – La vie quercynoie n°3883 du jeudi 16 avril 2020
Le nouveau roman de Jean-Claude Bataille Poulain, auteur qui vit dans le Lot pourtant habituée aux romans noirs, sera une saga familiale qui traverse la grande histoire.
© M-F Plagès

À peine a-t-il fini d’éditer son roman policier « MarkSam » que le romancier de Castelnau-Montratier, Jean-Claude Bataille Poulain s’est lancé dans une tout autre intrigue faite d’histoires de destins qui se croisent, se côtoient, se perdent de vue, se retrouvent… Une sorte de grande saga familiale qui pourrait ressembler à son histoire, puisque des souvenirs, des mémoires sont bien réels, mais où la fiction a sa part surtout quand il a dû imaginer, romancer des rencontres, des faits dont personne n’avait gardé de souvenirs. Aussi « Gueule noire et rose blanche » son 5e roman est d’un tout autre style. L’auteur s’en explique.
« Comme chaque hiver, je commence à écrire un roman. Puis un jour, un cousin m’apprend le décès d’une tante. Cela a fait remonter en moi des souvenirs de ma grand-mère qui avait eu 14 grossesses et je me rendais compte que la famille petit à petit partait : oncle, tante, grands-parents, parents… Mais en fait, qu’est-ce qui reste de toute cette histoire, de tous ces destins de vie ».
Jean-Claude Bataille Poulain
La généalogie
Comme dans ses précédents romans noirs, l’auteur avait comme fil rouge la généalogie. Pour cette histoire où il plante le décor dans le Nord de la France, à la fin du XIXe siècle, l’écrivain va retracer l’histoire de trois générations. Celles-ci seront confrontées à la dureté de la vie dans les bassins miniers, ces faits divers qui laissent toujours planer une ombre sur les mines de charbon. D’où ces fameuses gueules noires dont le destin oscille entre les amours, le quotidien, la guerre et l’esprit de famille qui se vit plus ou moins bien suivant les époques et les opportunités de travail. Jean-Claude Bataille Poulain s’est intéressé à la généalogie de sa famille, un travail de recherche qu’avait déjà entamé son frère. Il a pu retrouver une très grande partie de ses ancêtres et ainsi découvrir de ce qui pouvait rester de ces mémoires. Comme le fait qu’un grand-père avait fait la guerre alors que personne n’en avait parlé.
Souvenirs et anecdotes
Loin de lui l’idée de faire un « livre de famille », l’histoire est en grande partie romancée, bien que la généalogie et des personnages soient bien réels. Les femmes tiennent un grand rôle dans le livre, « ces roses blanches » qui sont la colonne vertébrale du foyer. Ce sont elles qui parfois ont des choix complexes à faire dans une France qui se veut morale. Elles encore qui écoutent, rassurent, maintiennent un foyer chaleureux face à la dureté de la mine et des hommes qui ne se confient pas si facilement. Les histoires d’amour évoquées sont bien palpables, si des coups de foudre amènent parfois de mauvaises décisions, il y a toujours un homme bien plus aimant qui saura ôter les misères passées. Et c’est toujours avec pudeur et prudence que l’auteur parle de la vie rude des hommes. Comme il parle sans jugement d’un homme qui s’adonne à la boisson, mais qui faute d’exprimer son mal-être, fait un geste fatal, vers la fin de sa vie, lorsqu’il se rend compte qu’il aurait dû être plus aimant.
C’est un livre certes sur une histoire de famille qui se passe dans les corons, mais dont on retrouve le portrait sous des traits bien particuliers d’un ancêtre qui a croisé notre route. Et dont on garde parfois des souvenirs bien vivants. Jean-Claude Bataille Poulain décrit une époque, une atmosphère principalement axées sur les caractères atypiques des personnalités de sa famille qu’il a plus ou moins connu, « c’est un roman porté sur l’oubli de ceux qui ont fait ce que nous sommes » souligne-t-il. Le livre est agrémenté de photos, de lettres, et relate aussi les grands incidents de l’époque qui se sont déroulés dans les mines.
Un livre pour tous où chacun peut trouver son histoire.
Le livre sortira dans le courant du mois de mai. Il est possible de faire une réservation auprès de Jean-Claude Bataille Poulain.
Marie-Françoise Plagès