La vie quercynoise 3 août 2015

Une jeune start-up dans la vallée du Lot.
Le groupe M2I a été créé, il y a deux ans. En rachetant un centre de recherche, en difficulté financière, ce groupe a permis de renforcer, comme le souligne Olivier Guerret, vice-président de M2I, un « site déjà existant qui était axé surtout sur de la synthèse et des études de recherche en chimie». En plus celui-ci recherchait un site de production industrielle pour enchaîner ses recherches via de la production récurrente permettant de créer ainsi des revenus pour le groupe. En mars 2013, une usine de production pharmaceutique est récupérée qui appartenait à Solvae, à Salin de Giraud. L’idée étant d’avoir la recherche en amont et la production derrière pour pérenniser le business. Au début, le message était d’aller sur les sciences de la vie en général et petit à petit set rendre compte qu’il y a deux axes forts de développement qui sont: la pharmacie et tout ce qui est autour des phéromones que ce soit pour des animaux ou pour les cultures… La pharmacie est une activité traditionnelle qui se développe. Puis, il y a l’activité que ce sont les métiers du bio contrôle, qui a été lancée.
Une croissance à grande vitesse
Le groupe se compose de trois axes principaux, ME2I développement, M2I recherche, M2I production qui assurent une stratégie cohérente permettant au groupe une croissance rapide. Pour preuve : « avant que le groupe soit racheté les deux entités faisaient 4 millions d’euros et cette année le groupe a atteint un chiffre d’affaires avoisinant les 12 millions d’euros ».
Le Labo de recherche et développement ce sont 18 personnes qui travaillent au sein de cette entité basée à Lacq. Les recherches sont financées par M2I qui assure par la suite la dépose des brevets auprès de l’INPI. La recherche porte aussi sur des demandes faites par des tiers assurant une clientèle régulière à qui ils peuvent ensuite proposer d’acheter leurs innovations.
Le pôle production, a commencé avec 45 personnes réparties sur deux sites et compte aujourd’hui 67 personnes. Pour gérer les deux sites 15 personnes s’occupent du côté commercial, stratégie, management.
Les phéromones et le site de production de Parnac
Le projet bio-contrôle rappelle Olivier Guerret qui gère les trois organismes : « est de s’orienter vers un marché où il n’y a pas encore beaucoup d’acteurs où il y a besoin d’innovation». Les grands métiers de l’agroalimentaire n’ont pas de chercheurs dédiés dans les phéromones. Parnac s’incarne dans cette volonté de s’intégrer sur la chaîne de valeur pour deux raisons : pour une question de marge (parce que vendre et pour se rapprocher des clients finaux. En 2014 lors d’une rencontre avec la CCI du Lot plusieurs sites ont été visités et c’est Vinovalie (4 000 ha de vignes) qui a été retenu. Vinovalie fabrique du vin, tout en étant au contact des agriculteurs. C’est aussi un partenaire technique pour tester des produits et qui sert de vitrine pour montrer que les produits marchent. Sur le site de Parnac, c’est là qu’aura lieu l’encapsulation des phéromones.
Olivier Guerret rajoute : « On a déjà lancé pour nos partenaires cinq nouveaux produits commerciaux. On a déposé cinq brevets et on a acquis une technologie de rupture qui est l’encapsulation. On va mettre les phéromones dans des micro-capsules. On a bâti un réseau de partenaires industriels et universitaires, on a demandé des subventions en Recherche et Développement à la région Aquitaine puisque le centre de recherche est dans cette région et Midi-Pyrénées a été contacté pour le centre de production basé dans le Lot ».
Opportunité de créer un pôle technologique
Pour Olivier Guerret il est important de « fédérer des ressources industrielles, académiques autour de la vallée du Lot. Il y aurait une opportunité à mon sens de créer un pôle technologique autour de la vallée du Lot sachant que la région de Montauban est très consommatrice de phéromones de pommes, dans la région d’Agen c’est pareil avec le maïs, les prunes tout ce qui est verger agricole. Et puis il y a le nord du Lot avec les forêts de noix, les châtaigners. Vous avez l’aéronautique vallée dans le nord du département, phéromones vallée ça serait innovant en France, ça permettrait d’attirer des capitaux ».
M2I fait déjà des ventes directes avec l’Australie, la Chine, les pays du Golfe. L’objectif n’est pas de produire que pour la Vallée du Lot ou la France mais bien d’exporter dans le monde entier, un savoir-faire où peu d’entreprises sont présentes, et déjà cette start-up a bien maillé ses différents réseaux.
M-F. Plagès Shestopalov