Actu Lot – La vie quercynoise n°3953 du jeudi 19 août 2021
L’astronome amateur Christian Legrand a proposé une conférence sur la planète Mars à Castelnau-Montratier dans le Lot.
© Marie-Françoise Plagès
L’Amicale sainte-alauzienne et le club d’astronomie de Gigouzac organisent chaque année autour de la période du 15 août une animation en rapport avec les étoiles. Depuis 5 ans, l’astronome amateur, Christian Legrand, vient également présenter une conférence ainsi que participer à l’observation des étoiles dans le magnifique ciel lotois.

Dimanche 8 août 2021, en la salle des fêtes de Sainte-Alauzie près de Castelnau-Montratier dans le Lot, c’est un grand voyage qui était proposé : partir à la conquête de Mars. Un public pratiquement acquis à l’aventure interstellaire piaffait d’impatience pour découvrir la conférence de Christian Legrand.
Avant de démarrer la séance, Patrice Valy de l’Amicale saint-alauzienne a présenté le conférencier ainsi que Pierre Ferraris, du royaume du coucou. Ce féru amoureux d’horloges, de cadrans solaires et de tout autre calcul du temps précisait « le parc à thème vit au gré des confinements et déconfinements mais il avance. Il évolue au jour le jour suivant les remous de la crise sanitaire et l’ouverture devrait se préciser vers 2022 ».
Place ensuite à la conquête spatiale.
Scruter la galaxie
L’homme est de par nature un conquérant ou un aventurier. Après avoir presque sondé la planète Terre depuis de nombreuses années il scrute sa propre galaxie. Christian Legrand dont la grande ambition est de « mettre le cosmos à la portée de tous » proposait un voyage hors du commun à l’intérieur du système solaire.
Au vu de l’actualité astronomique du moment et des nombreux sujets sur les voyages « astronautiques », il lui semblait intéressant d’aborder le sujet de la planète Mars.
Sur Mars
Durant plus d’une heure, il a expliqué pourquoi la planète Mars suscite autant d’intérêts : que ce soit par ses caractéristiques quasi similaires avec la Terre (rotation, position, distance, saison, température…) que par le fait que « c’est la moins pire pour y vivre »… mais bien sûr avant d’envisager une colonisation, il faut rassembler une grande somme de données pour mieux appréhender cet environnement.
Mars est observée depuis le XVIIe siècle. Depuis 60 ans environ, 38 sondes ont été envoyées avec différentes missions : cartographie, photos, analyse, météo, prélèvement… De nombreux résultats et découvertes permettent d’avoir des données très précises. Pour l’heure la colonisation n’est pas de mise mais l’aventure humaine attise beaucoup de convoitise avec des projets pas vraiment viables ou envisageables : comme le projet des Pays-Bas qui imaginait un voyage sans retour avec des personnes qui de génération en génération se reproduiraient, dans la fusée, le temps du voyage, avant d’arriver au but final pour coloniser Mars. Pour ce projet, environ 200 000 candidats se sont présentés, seuls 100 ont été retenus puis finalement la société est mise en liquidation en 2019.
Christian Legrand appuyait sur le fait que pour un voyage humain, il faut : maîtriser l’aspect technique de la propulsion nucléaire, appréhender les risques psychologiques d’où la condition d’avoir un mental d’acier, prendre en compte les risques biologiques (pandémie), évaluer les ressources sur le site, les radiations solaires, les effets toxiques poussière, la perte musculaire. Une expédition de ce type ne pourrait pas se faire avant 2040. Coloniser la planète Mars est presque une utopie.
À la fin de la conférence les questions se sont enchaînées comme par exemple sur le partage de l’espace. Un traité existe mais il est très laxiste. À titre d’exemple les USA ont donné le droit d’analyser des astéroïdes contenant des métaux rares entre Mars et Jupiter alors que le traité stipule la non-exploitation.
Quel avantage retire l’humanité de ces envies de conquêtes ? La valeur scientifique de connaître Mars existe bien mais son aventure humaine ne sert qu’à alimenter les rêves dans l’imaginaire : croire que Mars est vivable alors que ce n’est pas le cas.
« Au-delà du rêve, l’espèce humaine montre qu’elle veut dompter des domaines non exploités » étaient les mots de conclusion de Christian Legrand.
La conquête spatiale est loin d’être finie.