Actu Lot – La vie quercynoise n°3937 du jeudi 29 avril 2021
Les gelées des dernières semaines ont fragilisé une fois de plus le monde agricole dans le Lot. Arboriculteurs et viticulteurs constatent de lourdes pertes.
© Marie-Françoise Plagès
Sur fond de crise sanitaire qui s’étire dans le temps, les aléas climatiques des dernières semaines n’ont pas aidé les arboriculteurs et viticulteurs à voir sereinement leur avenir.
Suite à l’épisode de gel qui a gravement touché les exploitants agricoles, ainsi qu’aux annonces d’urgence du conseil régional, la vice-présidente en charge des solidarités au conseil régional, Marie Piqué était en visite à Castelnau-Montratier pour rencontrer, avec Rodolphe Portoles (conseiller municipal de Montauban), Christian Bousquet, président du MODEF et exploitant agricole.
Une météo de plus en plus capricieuse !

Christian Bousquet qui semble bien désemparé devant ses vignes explique avec détails que les aléas climatiques, le monde agricole y est souvent confronté. Et chacun depuis des années tente de s’en prémunir.
Sur son exploitation de 29 ha, il cultive 3 ha de vignes pour la plupart des plants de raisin de table sans pépin. Ses vignes sont dotées de filets anti-grêle et d’un système d’aspersion. En effet, suivant les différentes méthodes existantes pour pallier au gel (botte de foin, éolienne, bougie…) ce système d’aspersion est un des meilleurs outil pour ses plants. Malheureusement malgré ce moyen de protection le gel de ses dernières semaines a été catastrophique. Christian Bousquet précise « c’est une gelée noire comme on n’en avait pas eu depuis longtemps. J’ai perdu 90 % de ma production ce qui représente environ 40 000 €. Les contre-bourgeons vont pousser mais cela réduit de beaucoup la future production et ne comblera pas les pertes ».
Les élus Marie Piqué et Rodolphe Portoles écoutent avec attention l’appel à l’aide.
« Parmi tous les risques auxquels sont confrontés les paysans, l’aléa climatique est le plus incontrôlable. Les paysans font les frais d’importantes calamités mettant à mal pour beaucoup la pérennité de leur exploitation. Je tiens à apporter tout mon soutien aux revendications du MODEF pour exiger du gouvernement une enveloppe qui soit à la hauteur de cette catastrophe d’une ampleur inédite. Celui-ci se targue de débloquer un fonds d’urgence d’un milliard d’euros alors que les dégâts provoqués par ce gel printanier sont colossaux et estimés à 4 milliards d’euros ! »
L’élue aimerait voir une juste reconnaissance pour le monde agricole. Rodolphe Portoles soulignait « le milliard d’euros débloqué par l’État ne répondra pas à l’aide par rapport à l’ampleur des dégâts sur le terrain qui s’élèvent à plus de 4 milliards. Il faut une vraie réponse par rapport aux enjeux du monde agricole ».
Pour sa part, la Région, qui s’associe aux professionnels pour exiger un soutien de l’État à la hauteur, mobilisera 5 M € pour tous les dossiers qui seront classés en « calamité agricole » et souhaite inscrire son intervention dans un cadre collectif, en partenariat avec l’ensemble des collectivités locales. Cette aide pourra être mobilisée selon deux principes, en complément des aides de l’État, mais aussi sous forme d’un soutien à la trésorerie et à la perte de revenu.
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS