Lot pour Toits basée à Cahors. De multiples missions : autonomie, santé, logement, culture…

Nordine Brahmi, Anne-Marie Stoullig-Gerschel et Andréa Quéraud.
La vie quercynoise n°3780 du jeudi 26 avril 2018
« Lot pour Toits » étrenne sa nouvelle appellation depuis quelques mois.

« Lot pour Toits » étrenne sa nouvelle appellation depuis quelques mois. Le changement de nom est venu en même temps que ceux du statut, car il y a un élargissement des missions, ainsi que du public accueilli. Cette association créée en 1968, s’attache à favoriser l’autonomie des jeunes, étudiants ou apprentis, ainsi que les 16 à 30 ans en voie d’insertion professionnelle, des publics fragilisés (situation de précarité, accueil d’urgence…), des demandeurs d’asile et de l’accueil de mineurs non accompagnés.

Reposer les missions

« Ce qui a changé, qui a pris un peu corps c’est que dans le cadre de cette volonté d’accompagner les personnes vers l’autonomie, Lot pour Toits souhaite que ceux qui sont prêts à l’emploi puissent trouver des solutions auprès de nos partenaires. Aussi on a recruté une personne qui fait le lien entre les jeunes et l’entreprise » précise Anne-Marie Stoullig-Gerschel, présidente de l’association. Elle continue « on accompagne aussi des mineurs non accompagnés, des mineurs isolés qui n’ont pas de famille, pas de réseau. Si nous nous sommes engagés sur cette voie-là, c’est que l’accueil des migrants est un sujet qui est complètement dévoyé selon que l’on soit à gauche, à droite ou au centre. Les 30 mineurs non accompagnés que nous avons sont répartis en structures collectives ou en appartement autonomes. Pour la plupart ils sont en contrat d’apprentissage dans des métiers de l’artisanat (bâtiment, métiers de bouche…). Et nous ne devons pas avoir peur de ces gens qui arrivent. Sur le territoire français, nous n’avons pas plus d’accueil aujourd’hui c’est-à-dire 100 000 à 120 000 selon le défenseur des droits, Jacques Toubon. Il n’y a pas plus de migrants ou de gens étrangers sur notre territoire, ou demandeurs d’asile, qu’il y a 10, 20 ou 30 ans. Pour nous c’est une chance d’avoir ces gens. On essaye de leur faire oublier les horreurs qu’ils ont traversées, les guerres, les viols, le vol, la misère. Pour la plupart d’entre eux ils ont une volonté, cheville au corps de s’installer, de travailler, d’être des actifs. Ce qui est important à dire, ces jeunes qui travaillent, qui gagnent de l’argent, le dépense sur le territoire. » Le directeur de Lot pour Toits, Nordine Brahmi, précisait que depuis le mois de décembre, à la demande des services de l’État, un Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile (Cada), était ouvert avec une capacité de 69 places : 40 à Gourdon et 29 à Souillac. Dans le Cada tous les âges sont accueillis avec une grande mixité d’origine : Afghans, Soudanais, Érythréens, Somaliens, Guinéens, Arméniens…

Les actions collectives

« Tous ces jeunes habitent ensemble mais ce n’est pas pour autant qu’ils se côtoient » souligne Andréa Quéraud, intervenant social. « Nous intervenons sur l’animation des espaces collectifs et des activités, sur la vie quotidienne et collective. Ce qui est intéressant dans notre organisation, c’est qu’on arrive à mélanger les différents publics qui sans nous ne se seraient pas rencontrés. Ceci est facteur d’émulation et de positivité. La confrontation et la rencontre entre eux permettent de renforcer la dynamique du groupe » conclut-il en présentant les diverses actions faites sur le centre. Chaque semaine, il est organisé 1 à 2 animations qui tournent autour de thèmes très divers : culture, santé, sport, citoyenneté. Des débats, des ateliers d’écriture viennent conforter ses actions.

L’importance de ces rencontres, il les souligne avec ce souvenir « la semaine dernière on a fait une expo autour des dessins de Charlie Hebdo, les dessins qui avaient été reçus par la rédaction. On a fait venir cette expo pour une soirée, et ça a été une soirée débat sur la vie religieuse dans la société. C’était surprenant de voir des Afghans, des jeunes du Mali et des Français discuter de la place de la religion dans la société, de l’athéisme et de pouvoir en discuter… On se greffe aussi sur l’actualité locale, la médiathèque… Nous organisons des soirées YouTube, où nous développons une présence éducative dans le numérique « les promeneurs du net ». À ce titre-là on accompagne les jeunes dans la connaissance des réseaux sociaux et la maîtrise des données qu’ils envoient sur ces réseaux ».

Les projets

Anne-Marie Stoullig-Gerschel, dévoile la mise en place d’une résidence inter-générationnelle. C’est une action innovante, car à ce jour il n’y en a qu’une ou deux en France. Ce lieu verra le jour dans le village de Thégra, grâce à la volonté de la municipalité, pour accueillir des personnes âgées non dépendantes et des jeunes. La cohabitation avec ces deux publics est source de solidarité et d’entraide.

MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS

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