Actu Lot – La vie quercynoise n°3979 du jeudi 17 février 2022
© Marie-F Plagès
Éric et Catherine Chevalet ont choisi les environs de Castelnau-Montratier dans le Lot pour leur retraite et y ont installé une fabrique de savons.

Une jeune entreprise « Parlons savons » a fait son apparition très discrètement dans le paysage du village de Pern, près de Castelnau-Montratier dans le Lot, fin mai 2021 et pourtant sa notoriété dépasse les frontières lotoises. Depuis qu’ils ont débuté le succès a été au rendez-vous avec plus de 3 000 savons vendus sur une saison. Immersion totale dans les effluves de parfums, de senteurs douces et enivrantes de ce petit laboratoire installé entre Lhospitalet et Pern. La visite du lieu se fait avec Éric et Catherine Chevalet, des nordistes tombés sous le charme du Quercy.
« On voulait prendre notre retraite dans le Lot. Nous connaissions déjà pas mal le département puisqu’on est venu en vacances pendant plus de 25 ans. Donc nous avons prospecté 3 années avant de trouver cette maison où nous habitons. Mais l’idée de la savonnerie n’était pas d’actualité. J’en fabriquais, dans le Nord, pour moi personnellement c’est tout » explique Catherine Chevalet.
En fait, c’est en voyant la maison et l’extension que le couple a imaginé la savonnerie.
Tous les deux sont à la retraite alors pourquoi se lancer dans cette aventure ? Eric Chevalet ne pouvait pas rester sans rien faire alors il a proposé à sa femme : « si tu fais des savons, j’irai les vendre sur le marché ». Il n’en fallait pas plus pour que ces duettistes lancent « Parlons savons ». D’un côté Eric, qui gère la petite autoentreprise fait les marchés et Catherine avec son statut de conjointe collaboratrice non rémunérée est aux manettes du laboratoire.
À l’origine
Dans son ancienne vie, Catherine Chevalet était sage-femme. À la retraite, elle s’occupe, et c’est pour le mariage de sa fille Charline, qui voulait offrir des cadeaux personnalisés faits maison à ses invités, que Catherine Chevalet propose de faire des savons. Idée adoptée et validée.
Après plusieurs essais, des tutos, les premiers savons prennent forme. Encouragée par son entourage, l’apprentie savonnière se forme et dès que le projet de « Parlons savons » est né, elle suit une formation auprès d’une professionnelle.
Catherine Chevalet met un point d’honneur à ce que tout soit fait dans les règles. D’ailleurs la mise en circulation de cosmétiques est loin d’être une sinécure.
Comme les savons sont soumis à des réglementations drastiques, Catherine Chevalet a dû, dans un premier temps, mettre au point toutes les formules pour les savons. C’est une partie administrative qui est très lourde mais essentielle pour répondre aux règles de conformité. Ensuite, il faut faire valider les formules auprès d’un toxicologue et tout un processus suit, numéro de lot, traçabilité… « C’est le nœud de la guerre si on veut vendre les savons. Cela m’a pris deux mois à temps plein » précise la savonnière avec quand même une certaine satisfaction d’avoir réussi ce chalenge.
Saponification à froid
Tous les savons sont élaborés à base d’huiles végétales et de soude, mais le mélange n’est pas chauffé à l’instar des autres savons. C’est pourquoi ils doivent subir une « cure » (temps de séchage) d’au moins 4 à 6 semaines après fabrication, pour laisser à la saponification le temps de bien se terminer. La cure permet aussi de sécher le savon. Ils sont parfois parfumés avec des huiles essentielles ou des saveurs comme le café.
Ces savons sont donc fabriqués le plus naturellement possible et les vertus sont nombreuses : hydratant, émollient, nourrissant et protecteur.
Une production locale
Le goût du local et de l’aventure est bien ancré dans les gênes de « Parlons savons ». Le savon au doux nom « En vacances chez Olivier » est fait à base d’huiles essentielles de lavande de la ferme de Lacontal située à Toufailles (82). Le duo s’amuse des différentes rencontres qu’ils font, donnant souvent naissance à un savon.
Il faut préciser que chaque savon possède un nom spécifique et correspond à une rencontre très précise : Ce Cher Marcel, Le Sourire de Charline, Le Rêve de Rosalie, Le Voyage d’Élodie… Et ils ne sont pas avares pour vous raconter en détail la petite histoire, avec une bonne humeur communicative, de la naissance des savons. « Tout est fait ici dans ce laboratoire, de manière artisanale. Les moules sont fabriqués par Julien, un formateur des compagnons du devoir. Ils sont faits sur mesure » précise fièrement le couple.
Les projets
Même si Catherine et Éric souhaitent qu’elle reste à échelle humaine, familiale et conviviale, l’aventure « Parlons savons » n’empêche pas qu’ils soient encore dans de nouveaux projets. Ainsi ils réfléchissent à un savon au lait de chèvres, à la spiruline, à la bière, au vin de Cahors. Surprenant non… « La section programme recherche et développement de notre petite entreprise est toujours pleine d’idées » affirme avec un grand sourire Catherine Chevalet.
- Tous les savons sont vendus par le biais des marchés locaux (Montcuq, Lalbenque, Catus, Luzech, Duravel…) ou sur le site internet : www.parlons-savons.com ou page Facebook « parlonssavons ».
- Contact : parlonssavons@gmail.com