Actu Lot – La vie quercynoise n°3978 du jeudi 10 février 2022, Médialot lundi 14 février 2022
© M-F Plagès
Le Conservatoire des espaces naturels du Lot a acquis des parcelles dans plusieurs communes du Lot pour rétablir les milieux naturels. L’exemple de Saint-Paul-de-Loubressac.

En décembre 2020, le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) du Lot présentait un projet pour acquérir des parcelles sur la commune de Saint-Paul-de-Loubressac, près de Castelnau-Montratier.
Depuis le site a été acquis et maintenant il est procédé à une « une remise en fonction ».
Explications avec Erwan Glemarec (responsable gestion des sites et des travaux) sur un des sites des parcelles acquises par le CEN où du fait qu’il n’y avait plus de pâture sur ce site, le milieu s’est refermé par un embroussaillement et des espèces patrimoniales ont disparu.
« Suite à l’acquisition des parcelles par le CEN sur la commune de Saint-Paul-de-Loubressac, une action a été menée sur ce milieu fermé par la colonisation d’une forêt. La première opération a été de retrouver une pelouse pour favoriser la germination des graines en dormance. Dès cet été nous devrions assister à la réapparition des insectes et des oiseaux associés à cet espace ouvert, tels que : pipit farlouse, l’alouette Lulu, le petit Duc, le lézard ocellé, l’azuré serpolet qui fait uniquement son cycle sur l’origan ainsi que plusieurs espèces d’orchidées. Nous avons certaines compétences au conservatoire, mais parfois nous devons nous entourer de professionnels autant pour l’outillage, le travail dans un lieu difficile d’accès et le savoir-faire. C’est pourquoi nous avons fait appel à un élagueur-grimpeur de Flaugnac pour nous aider dans cette démarche de réouverture du lieu » explique Erwan Glemarec sur la parcelle où une partie de la forêt a disparu pour laisser apparaître un espace ouvert de pelouse sèche.
Un plan de gestion
La réouverture d’un milieu permet de retrouver l’équilibre naturel. Mais tout n’a pas été enlevé sans réfléchir. Le CEN a gardé des patchs de landes de genévriers. L’action qui suit, ce lieu mixant une partie ouverte d’un côté et une partie forestière de l’autre, est de mettre en place un plan de gestion. C’est une phase de diagnostic, d’inventaires complémentaires permettant d’établir les actions à mener.
« Ce qui nous intéresse et qui est important, c’est de garder de la diversité d’habitat puisque chacun va abriter des espèces différentes. Cela va dans l’ensemble des inventaires naturalistes qui seront dressés pour avoir un appui scientifique. Ainsi nous aurons des mesures adéquates de gestion pour conserver dans le temps telle espèce et tel habitat ».
Erwan Glemarec Conservatoire des Espaces Naturels du Lot
Crowfunding pour la biodiversité
Ce site a été acquis dans le cadre du crowfundig « Life biodiv’paysanne ». Ce financement européen LIFE concerne toute la région Occitanie. Le but du CEN Occitanie est d’avoir au niveau des territoires et des espaces naturels une grande représentativité de tous les milieux inhérents à la région allant du Causse du Quercy au Piemont Pyrénéens. Une des raisons pour laquelle la parcelle de Saint Paul fait partie du projet. Mais dans ce plan, d’autres parcelles du Lot et du Tarn-et-Garonne en font partie (à Montpezat-de-Quercy, Cieurac, Labastide-Marnhac, Calamane…).
Life Biodiv’Paysanne a été réfléchi suite à un constat sur la biodiversité, explique le CEN Occitanie dans son dossier de présentation. « La région Occitanie est considérée comme la plus riche de France en matière de biodiversité. Celle-ci est cependant fortement menacée notamment par le changement d’utilisation des sols : artificialisation des milieux naturels, changement de pratique agricole avec des cultures monospécifiques, culture avec des engrais, développement de parcelles citadines qui morcellent les paysages. Ce plan prévoit donc de s’appuyer sur des pratiques agricoles et paysannes pour favoriser la biodiversité ». Ce nouvel outil financier européen va permettre de mettre en œuvre des suivis naturels afin de disposer d’un diagnostic. Les perspectives étant de mener des actions favorables à la biodiversité locale.
Une société agricole va être montée et associée à ce Life qui permettra de solutionner la gestion de certaines parcelles quand il ne sera pas possible de s’appuyer sur un partenariat local.
Quant à l’action au niveau des habitats et des espèces associées, le projet Life permettra de financer la mise en œuvre des plans de gestion (répertorier les espèces et les actions à mener sur le site).
Tout ce travail est mené en partenariat avec d’autres institutions, et le CEN s’associe volontiers à des professionnels pour pérenniser les actions sur la biodiversité, la préservation de la nature et les projets environnementaux.