Actu Lot-La vie quercynoise mercredi 17 février 2021 / n°3928 du jeudi 25 février 2021
Suite à un appel lancé par un collectif, de nombreux acteurs culturels ont répondu présents pour une déambulation festive et culturelle, ce mercredi 17 février 2021 à Cahors.
©Marie-Françoise Plagès
Dans ce contexte de crise sanitaire où la culture est mise à mal, les artistes, les amoureux des arts se sont donnés le mot en ce mercredi 17 février 2021 pour une « grande manifestation festive ».
Ce sont environ plus de 200 personnes, déguisées ou pas, qui ont souhaité, en ce mercredi des Cendres, synonyme de défilé de carnaval, tordre le cou à la morosité ambiante. La rue devient une « scène à vivre » et que « vive la culture ».

Suite à un appel lancé auprès d’associations, de groupes, d’artistes et de particuliers, l’information de ce rendez-vous festif a très bien réseauté.
« Oui, la culture est un besoin de première nécessité ! Nous devons affirmer et concrétiser cette idée folle, que nous sommes autre chose que des homo-economicus… »
se défend le collectif qui est à l’origine de cette manifestation. Pas de revendications, tout doit être pacifique et sous forme carnavalesque : musique, clownerie, théâtre, chant, danse, lecture… Le but principal étant d’avoir « une grande respiration collective et culturelle ».
De la musique, de l’ambiance, des déguisements sophistiqués, certains plus sobres et le ton est donné pour lancer l’expression libre à la culture.
Comédiens, musiciens, artistes, amateurs, professionnels, retraités ou simples spectateurs étaient présents pour affirmer que la culture est bien essentielle.
Alors même si le défilé a débuté vers les 14 h avec la mise en scène de l’enterrement de « la culture considérée comme pas essentielle », l’ambiance a vite repris des couleurs pour laisser libre cours à la fête.
Pas essentiel ?
« cette manifestation est née d’un désir de plusieurs personnes concernées par la culture. Nous voulions en cette journée, où d’habitude on assiste à de joyeux défilés de carnaval avec les enfants, faire un défilé mais à notre manière tout en créant une grande respiration collective. Nous avons fait un parcours avec quelques étapes autour des lieux culturels de la ville. Nous souhaitons que ces bâtiments continuent à vivre et surtout qu’ils ne finissent pas en œuvre seulement architecturale. Nous voulons être acteur et spectateur de notre culture. On ne veut pas entendre les mots « pas essentiels ». D’ailleurs c’est quoi « essentiel » ? ».
Dans ce défilé culturel, de nombreux artistes qui se posent presque unanimement la question de savoir pour quelles raisons la culture est si malmenée. Une professeure de danse exprimait : « nous ressentons comme une injustice que les lieux culturels restent fermés par rapport à d’autres lieux ouverts. Cela fait partie de notre quotidien d’aller dans des spectacles, au théâtre, au cinéma ou dans des restaurants et je ne comprends pas cette situation ».
« Le 5 février à Saint-Gaudens, un collectif d’acteurs culturels organisait aussi une manifestation festive pour sensibiliser tout un chacun sur la situation catastrophique du monde culturel. Peut-être que d’autres initiatives de ce genre vont germer un peu partout sur le territoire » évoquait une bénévole active auprès de différentes associations.
La culture est bien vivante et les artistes, toutes disciplines confondues, sont bien décidés à faire entendre leurs voix. Bien sûr pacifiquement et dans la bonne humeur communicative.
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS